Paris – École Normale Supérieure
Samedi 3 mars 2001

Programme
Première partie
STROBOCOP
LE VENT
C'ÉTAIT
BOUGIE DISTORDUE
DALLASKA
VIEILLE PUTE
LA CHUTE DE KTULU
NOUS LES MARINS
CADAVRE EXQUIS
EN PASSANT PAR L'ESPAGNE
THE GOOD LORD
RÈGLEMENT DE COMPTES
 
Deuxième partie
UN JOUR
LE SAUT DE L'ANGE
PETITES BOÎTES (télécharger)
ALABAMA SONG
SHY KNIGHTS
ULYSSE
LE RETOUR DE GOLDORAK (télécharger)
CLUSTER ONE / TIME
YAVEH DIT A MOÏSE ET À AARON :
LES HIBOUX
MISIRLOU
JUST PLAY THE MUSIC
CONNE
 
Rappel
INSPECTEUR GADGET
LE CHANTEUR
LE PETIT LANCEUR DE PIERRES
STROBOCOP
A MAN OF CONSTANT SORROW


C'est dans la cafétéria de l'École normale supérieure, au 45 de la rue d'Ulm, que Kube a donné ce qui est probablement son meilleur concert de toute la période 1999-2001. Sur une simple estrade montée au milieu de la salle, sans aucune mise en scène et avec une sonorisation rudimentaire mais efficace (principalement, le matériel utilisé dans la cave abritant les répétitions du groupe), Kube hypnotise littéralement un public constitué à la fois des fidèles, qui se sont déplacés en nombre, et des élèves de l'école. L'ambiance est bien différente de celle des précédents « gros » concerts qu'ont été celui du Caveau en 98 et celui du Frigo en 2000 : le public, sous le charme, se fait très discret. En face, les cinq musiciens offrent une prestation de très bonne tenue en regard de laquelle les concerts de la rentrée 99 peuvent désormais être considérés comme de l'histoire ancienne.

Le programme reste l'un des plus longs jamais exécutés par le quintette : pas moins de vingt-cinq titres sont joués avant un rappel qui en comptera cinq. Pour la première fois, l'intégralité de la Lutte des Schlass est jouée sur scène. Le Saut de l'ange, créé ce jour-là, est encore balbutiant, mais l'énergie qui s'en dégage emporte une ovation de la salle. Yaveh dit à Moïse et à Aaron : (qui avait alors seulement été joué en version abrégée au Gibus) n'est en revanche pas assez maîtrisé pour s'imposer. C'était et Un jour sont désormais connus des fidèles, et Nous les marins déclenche toujours le même enthousiasme.

Sont également présents quelques extraits de Brouillon Kube, mais l'absence de Gather no moss (qui a été la chanson la plus jouée de 1996 à 1999) ou la version désormais très écourtée de Strobocop marquent bien qu'une transition est en cours.

Ce concert est aussi, sans doute, l'un des derniers à offrir une telle quantité de reprises avant la période 2002-2004 où elles disparaîtront presque totalement. Notons la présence de Time, de Pink Floyd, l'une des plus anciennes reprises de Kube, déjà présente sur la cassette Démos & Merveilles en 1996 ! La grande majorité des reprises sont chantées par François ; Le Vent (de Brassens) ou Cadavres Exquis (de Gainsbourg) sont l'occasion pour lui de déployer toute sa fantaisie vocale, qu'il déchaîne dans un Conne (de Brigitte Fontaine) en regard duquel la version enregistrée en 1999 semble fort sage…

Après l'accueil triomphal qui leur avait été fait en 99-2000, Kube avait décidé de faire progressivement sortir les génériques de dessins animés de son répertoire, choisissant ce soir-là de se limiter à Ulysse 31 et à Goldorak. Mais c'était compter sans les irréductibles présents dans le public qui, au moment du rappel, exigèrent Inspecteur Gadget alors que bien d'autres choses étaient prévues… Kube s'exécute donc, puis donne Le Chanteur de Daniel Balavoine, sans doute imparfait mais qui confirme le potentiel étonnant de Benjamin comme chanteur soliste.

Ce concert a ceci d'exceptionnel, enfin, que c'est pratiquement le seul de toute la période 1999-2001 dont nous disposions d'un enregistrement intégral (seul manque la dernière chanson du rappel) et de qualité satisfaisante. Celui-ci avait d'ailleurs donné lieu, dès mars 2001, à un CD d'extraits, réalisé par Kube et diffusé de manière confidentielle. Mais le montage en était rudimentaire, et effectué à partir d'un transfert de qualité très médiocre. L'écoute des masters minidic d'origine, en décembre 2004, a été une surprise, presque un choc : le son est ample, et le bruit de fond bien plus faible que sur le CD de 2001.

Un travail de restauration est actuellement en cours sur les quelques morceaux endommagés ; mais nous sommes très heureux de pouvoir dès aujourd'hui offrir à votre écoute deux extraits de ce nouveau transfert. D'une part, la reprise de Petites boîtes (de Graeme Allwright), qui est l'occasion d'entendre Martin en chanteur-guitariste, trois ans avant qu'il ne décide finalement de passer définitivement au-devant de la scène. D'autre part, la décapante reprise du générique de Goldorak, chanté en son temps par Bernard Minet, dans une version heavy metal / reggae différente de celle enregistrée sur Kube au secours de la Terre, et qui est restée à jamais gravée dans la mémoires ; en retrouver aujourd'hui un enregistrement aussi fidèle est donc un immense plaisir que nous avons aussitôt souhaité partager.

JEAN-MARC POSTOÏEV

Note : une panne d'appareil photo, ce soir-là, fait que nous n'avons presque aucune image de ce concert. Si vous-même possédez des photos de cette soirée, contactez-nous !


    L'affiche du concert :
aquarelle de William Blake représentant Dante et Virgile
franchissant les portes de l'Enfer…