Paris – Les Voûtes
Samedi 8 mars 2003

Programme
Première partie
RÊVE EN FA
LE CHERCHEUR D'OR
LA CHANSON DU MANDARIN
LES HIBOUX (télécharger)
LA CHUTE DE KTULU
YAVEH DIT À MOÏSE ET À AARON :
BOUGIE DISTORDUE
RÈGLEMENT DE COMPTES
LE PETIT LANCEUR DE PIERRES [avec projection du clip]
 
Deuxième partie
LA COULEUR TOMBÉE DU CIEL
      Acte I – Le Fermier
     Acte II – La Dernière Nuit (télécharger un extrait)
    Acte III – Le Puits
 
Rappel
LE SAUT DE L'ANGE
YOU CAN LEAVE YOUR HAT ON


Trois ans après un concert désormais mythique donné en mai 2000, Kube fait son retour aux Voûtes (face aux anciens entrepôts frigorifiques de la ville de Paris) à l'occasion d'une soirée prévue pour être le sommet de la saison 2002-2003.

Le groupe Zonga Twilight, ami de longue date, est invité à jouer en ouverture et offre une prestation ébouriffante. Puis Kube monte sur scène et délivre un show monstre, le long oratorio La Couleur tombée du ciel étant précédé d'une première partie durant plus d'une heure. Après les succès rencontrés au Vibe (en janvier) et à la Balle au bond (en février), Kube radicalise encore son dispositif, et commence par deux créations, le mélancolique instrumental Rêve en fa et Le Chercheur d'or, chanson-fleuve de plus de huit minutes – deux expériences sonores saisissantes, bien que pas encore absolument maîtrisées par les exécutants. Cette première partie verra surtout Les Hiboux et La Chute de Ktulu confirmer leur statut de classiques incontournables en concert, la captation du premier constituant probablement ce que Kube a enregistré de meilleur en public ; nous vous invitons à le vérifier ici-même.

De leur côté, les instrumentaux Règlement de comptes et Yaveh dit à Moïse et à Aaron : se révèlent tout à la fois extrêmement impressionnants sur scène et toujours aussi périlleux pour les musiciens. On se souviendra, avant tout, du Petit Lanceur de pierres, dont on entend une version légèrement différente de celle de 2000-2001, et qui est joué simultanément à la projection d'un clip réalisé par Julien Demarque et Noé Simonnet – une petite merveille d'animation, très justement ovationnée par le public.

Après une courte pause, Kube nous permet d'entendre pour la troisième fois La Couleur tombée du ciel en concert. La prestation est de haute tenue, notamment dans le périlleux acte II et son mouvement dodécaphonique, mais on sent que la fatigue commence à pointer durant l'acte III ; il en est de même pour le public qui a entame tout de même sa quatrième heure de musique… Dans la crainte de rater son dernier métro, l'assistance demande timidement un rappel, l'occasion d'un Saut de l'ange cataclysmique enchaîné avec une reprise, la chanson-phare du film The Full Monty, accompagnée d'un strip-tease impromptu du claviériste. Preuve que Kube, en plus du sens de la démesure, a également conservé la candide insolence de ses débuts.

JEAN-MARC POSTOÏEV