Texte : Martin Girard
Musique : Hervé de La Haye & Martin Girard
Ah, le marchand de sable, il vous endort...
Dans cette cité sombre courait un petit garçon.
Avant c' qu'il voulait, c'était veiller tard et faire des conneries.
Ah p'tit lanceur de pierres,
Ainsi avait lieu chaque nuit
L'heure de l'ultime combat sonna enfin !
Alors, le marchand de sable se métamorphosa en géant
Aujourd'hui, il ne reste que du sable.
Dans une cité endormie, au fond d'un désert,
Veillait un marchand de sable
Qui donnait le sommeil à enfants, pères et mères,
Pour se les rendre mieux contrôlables.
Guidant les rÍves de chacun dans la nuit,
Il avait un pouvoir sans faille,
Mais il oubliait un petit détail...
Son pire ennemi !
Lance-pierre à la main et pas froid aux tripes,
Il combattait le marchand de sable à coups de pierres dans l' front.
Mais manque de chance, tout le monde s'endormait bien avant dix heures.
Et par un beau soir, alors qu'il n'était pas au lit,
Il surprit le marchant de sable
Et fit un malheur !
P'tit lanceur de pierres, pierres...
Depuis des temps infinis,
L'affrontement sans merci du petit lanceur de pierres contre le marchand de sable :
La lutte d'un enfant contre l'aiguille du temps,
Celle qui perce les dormeurs quand vient le soir.
Le duel dura jusqu'à l'aube.
Alors, les pierres virent à manquer.
Mais dans sa dernière riposte,
Le p'tit lanceur de pierres toucha son adversaire en plein dans l'oeil.
Devenu fou de rage, le marchand de sable s'écria :
« Eh bien soit, puisque tu refuses de céder, ma colère sera terrible
Et je vous ensablerai, toi et tous les habitants de cette cité ;
Ainsi, vous dormirez pour l'éternité ! Ah, ah, ah... »
Et sur la ville endormie, tendit ses mains ouvertes
D'où s'écoula une gigantesque cascade de sable
Qui submergea toute la cité...
Et c'est ainsi que le petit lanceur de pierres s'est endormi,
Quelque part,
Quelque part en profondeur...